La Banque Centrale du Congo (BCC) a rendu publics, ce lundi 10 novembre 2025, les nouveaux taux indicatifs de change. Selon les données officielles, le dollar américain s’échange désormais à 2 138,9641 francs congolais (CDF).
Le cours acheteur moyen est fixé à 2 096,1848 CDF, tandis que le cours vendeur moyen se situe à 2 181,7433 CDF.
L’institution monétaire précise qu’il s’agit d’une fluctuation normale du marché, reflet des dynamiques économiques internes et des mouvements de réserves de change. Cette relative stabilité du franc congolais intervient dans un contexte marqué par la reprise progressive de la croissance et la consolidation des réserves internationales.
La Banque Centrale présente la situation économique au gouvernement
Le gouverneur de la BCC, André Wameso Nkualoloki, a présenté la situation économique récente lors de la 65ᵉ réunion du Conseil des ministres tenue à la Cité de l’Union africaine, sous la direction de la Première ministre Judith Suminwa Tuluka.
Dans sa note d’information, le gouverneur a souligné que le paysage économique national reste orienté vers la stabilité, malgré les défis liés aux fluctuations mondiales.
« Au cours de la quatrième semaine d’octobre 2025, le taux d’inflation hebdomadaire s’est situé à -1,37 % contre -1,88 % la semaine précédente. En cumul annuel, la désinflation s’est poursuivie avec des taux respectifs de 1,33 % et 2,53 %, contre 10,50 % et 14,56 % à la même période en 2024 », a-t-il précisé.
Ces chiffres traduisent une désinflation continue et un renforcement du pouvoir d’achat en monnaie nationale.
Le franc congolais en légère appréciation
Selon la BCC, le franc congolais continue de s’apprécier face au dollar.
« À l’ouverture de la journée du 24 octobre 2025, le taux de change s’est établi à 2 233,27 FC pour un dollar sur le marché interbancaire et à 2 269,72 FC sur le marché parallèle. Après trois mois d’appréciation continue, le franc congolais affiche une hausse de 27,41 % à l’interbancaire et de 26,31 % sur le marché parallèle », a indiqué André Wameso.
Cette performance est soutenue par la hausse des cours mondiaux des principaux produits d’exportation, notamment le cuivre (+4,3 %) et le cobalt (+16,9 %), deux piliers de l’économie congolaise.
Mesures structurelles et politique monétaire assouplie
Le Comité de politique monétaire (CPM) de la BCC attribue cette stabilité à une série de réformes structurelles adoptées ces derniers mois :
- Intervention directe sur le marché des changes, le 18 août 2025, à travers une cession de 50 millions USD ;
- Révision du taux de change appliqué à la réserve obligatoire sur les dépôts en devises, entraînant une ponction de 371 milliards CDF ;
- Amélioration de la transparence du marché des changes et meilleure gestion de la liquidité bancaire.
Dans la foulée, la BCC a décidé d’assouplir sa politique monétaire :
- Le taux directeur est passé de 25 % à 17,5 % ;
- Le taux des facilités de prêt marginal a été abaissé de 30 % à 21,5 %.
Cette baisse vise à stimuler le crédit bancaire, soutenir la croissance économique et favoriser l’investissement privé, tout en maintenant la stabilité des prix.
Les recommandations du gouverneur Wameso
Conscient des risques persistants — notamment ceux liés à la volatilité des marchés mondiaux et à la dépendance minière —, le gouverneur de la BCC a formulé plusieurs recommandations clés :
- Maintenir une vigilance accrue sur le marché de change ;
- Renforcer la coordination des politiques budgétaires et monétaires ;
- Revoir les allégements fiscaux afin d’élargir la base des recettes publiques ;
- Encourager l’utilisation du franc congolais dans les transactions économiques ;
- Diversifier l’économie nationale pour réduire la dépendance au secteur minier.
Une stabilité fragile mais encourageante
Les indicateurs récents traduisent une tendance à la stabilisation du cadre macroéconomique, résultat de la rigueur de la politique monétaire menée par la BCC. Toutefois, cette stabilité reste vulnérable aux chocs externes, notamment ceux liés aux fluctuations des prix des matières premières et aux tensions géopolitiques régionales.
En attendant, la Banque Centrale du Congo réaffirme son engagement à préserver la valeur du franc congolais et à garantir un environnement financier stable, condition essentielle pour la relance durable de l’économie nationale.
Ilunga Mubidi Oscar