Ce lundi 10 novembre, vers 8h12 du matin, les habitants de la ville de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, ont observé le passage d’un avion de type Boeing 767-338 ER immatriculé 4X-ISR, appartenant au gouvernement israélien.
Selon plusieurs témoins, l’appareil a survolé l’espace aérien de la ville à basse altitude avant de poursuivre sa route en direction du corridor aérien reliant Bukavu à Bujumbura. Peu après avoir quitté la région, son transpondeur a été désactivé, rendant impossible toute traçabilité de son itinéraire ultérieur.
Cet événement suscite de nombreuses interrogations, notamment en raison du contexte sécuritaire tendu dans l’Est de la République démocratique du Congo, où l’aéroport international de Goma demeure fermé aux vols civils depuis plusieurs mois.
Un aéroport toujours sous contrôle rebelle
Depuis la fin du mois de janvier 2025, l’aéroport international de Goma est hors service à la suite de l’avancée des rebelles de l’AFC-M23, qui contrôlent désormais la ville et de ses environs. Les activités aériennes y sont suspendues, aussi bien pour les vols commerciaux que pour les opérations humanitaires.
Les infrastructures de la piste principale auraient été gravement endommagées lors des affrontements, et la zone a été classée non sécurisée pour toute activité aérienne. Les vols militaires et onusiens qui y atterrissaient autrefois ont été redirigés vers d’autres aéroports de la région.
C’est dans ce contexte que le passage d’un avion gouvernemental étranger dans le ciel de Goma étonne et alimente les spéculations.
Une mission discrète ou un simple survol technique ?
Le Boeing 767 immatriculé 4X-ISR est un appareil souvent utilisé pour les déplacements officiels du gouvernement israélien. Sa présence dans une zone de conflit où l’espace aérien est officiellement fermé laisse penser à une mission confidentielle, possiblement diplomatique ou humanitaire.
Cependant, plusieurs observateurs soulignent que le fait d’avoir coupé le transpondeur après avoir quitté le corridor Bukavu–Bujumbura n’est pas anodin. Une telle action est généralement interprétée comme une mesure de discrétion militaire ou de protection d’une opération sensible.
Des hypothèses qui se multiplient
Trois principales hypothèses circulent quant à la nature de ce vol :
- Une mission diplomatique secrète entre des représentants étrangers et des acteurs politiques ou militaires impliqués dans la crise de l’Est.
- Un vol de reconnaissance dans le cadre d’une coopération sécuritaire régionale non déclarée.
- Un simple survol technique, bien que cette option semble moins probable au vu du contexte et de la coupure du transpondeur.
Jusqu’à présent, aucune déclaration officielle n’a été faite par les autorités congolaises ni par le gouvernement israélien sur cet événement.
Une présence étrangère qui interroge
Ce survol intervient dans une période particulièrement délicate pour la République démocratique du Congo, engagée dans des négociations de paix fragiles avec les rebelles de l’AFC-M23.
La présence d’un appareil étranger dans une zone aussi sensible relance les débats sur la souveraineté aérienne du pays et sur le niveau de contrôle réel exercé par l’État congolais dans l’Est.
Certains analystes estiment qu’il pourrait s’agir d’un signal diplomatique fort, d’une mission humanitaire spéciale ou d’un déplacement stratégique lié à des discussions confidentielles autour du conflit.
Conclusion : entre mystère et spéculation
L’apparition d’un avion israélien dans le ciel de Goma ce lundi matin demeure un mystère non élucidé. Alors que l’aéroport de la ville reste fermé et que la région vit encore sous la menace des affrontements, ce vol soulève de nombreuses questions sur ses véritables objectifs.
En attendant une communication officielle, les spéculations vont bon train dans la population, partagée entre curiosité et inquiétude. Cet épisode inédit rappelle une fois de plus la complexité géopolitique et la vulnérabilité sécuritaire de la région des Grands Lacs, où chaque mouvement, même dans les airs, semble porteur d’un message politique caché.
Muller Mundeke Kalonji
