RDC : plusieurs véhicules braqués ce jeudi sur l’axe Kiwanja–Kanyabayonga au Nord-Kivu

Une nouvelle attaque armée a été signalée ce jeudi 13 novembre 2025 sur l’axe routier Kiwanja–Kanyabayonga, dans le territoire de Rutshuru, au Nord-Kivu.

Plusieurs véhicules de transport en commun ont été braqués par des hommes armés non identifiés à la hauteur de Mayi ya Moto, une zone enclavée située à l’intérieur du Parc national des Virunga, actuellement sous occupation du mouvement rebelle M23/RDF.

Une attaque brutale en pleine journée

D’après plusieurs témoins joints depuis Kiwanja, les assaillants, lourdement armés, ont surgi des broussailles vers la mi-journée, interceptant au moins trois véhicules transportant des passagers en provenance de Kanyabayonga et à destination de Rutshuru-centre.

Les malfrats ont ordonné aux passagers de descendre et de s’allonger au sol avant de les dépouiller de leurs téléphones portables, sommes d’argent, bijoux et effets personnels. Certains rescapés indiquent que les assaillants ont tiré plusieurs coups de feu en l’air pour semer la panique, sans qu’aucune intervention militaire ne soit signalée durant l’incident.

« Ils sont sortis de la brousse et ont bloqué la route. Ils nous ont fait descendre, fouillé nos sacs, pris tout ce qu’ils voulaient avant de disparaître dans le parc », témoigne un passager joint par téléphone depuis Kanyabayonga.

Une route devenue un piège pour les civils

L’axe Kiwanja–Kanyabayonga, stratégique pour les échanges commerciaux entre le sud du territoire de Lubero et le Rutshuru, est depuis plusieurs mois un véritable couloir d’insécurité.

Des braquages, enlèvements et extorsions y sont régulièrement rapportés, notamment dans les zones où la présence des forces loyalistes est quasi inexistante en raison du contrôle exercé par le M23 appuyé par l’armée rwandaise (RDF).

Les transporteurs et les habitants de la région dénoncent la multiplication des attaques contre les civils, sans réaction concrète des autorités provinciales ni des forces régionales déployées pour sécuriser la zone.

« Chaque semaine, on enregistre des cas de pillage ou d’enlèvement. Nous ne savons plus à qui nous fier », déplore un chauffeur de la ligne Kiwanja–Kanyabayonga.

Silence des autorités et appel à la sécurisation des routes

Jusqu’à présent, aucune réaction officielle n’a été enregistrée du côté du gouvernement provincial du Nord-Kivu ou des FARDC concernant cet énième incident. Des organisations de la société civile locales appellent les autorités militaires à renforcer la sécurité sur cet axe vital, souvent emprunté par des milliers de civils déplacés ou commerçants cherchant à rejoindre les zones plus sûres.

Un contexte d’insécurité persistante

Cette attaque intervient dans un contexte marqué par la recrudescence des violences dans plusieurs zones sous occupation rebelle au Nord-Kivu. Le contrôle exercé par le M23 sur de larges portions du territoire de Rutshuru et de Masisi continue de paralyser la circulation, d’aggraver la crise humanitaire et de fragiliser davantage la présence de l’État dans la région.

Les populations locales, prises entre les feux croisés des groupes armés et l’indifférence des autorités, lancent un appel pressant au rétablissement de la sécurité afin de garantir la libre circulation des biens et des personnes sur les axes routiers du Nord-Kivu.


Ivan Kambere à Butembo

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