Alors que les discussions censées rapprocher les rebelles de l’Alliance du Fleuve Congo Mouvement du 23 mars (AFC-M23) et le gouvernement congolais se poursuivent laborieusement à Doha, l’espoir d’un dénouement pacifique semble vaciller.
Dans un message publié ce lundi sur X (ancien Twitter), Bertrand Bisimwa, coordonnateur politique adjoint de l’AFC-M23 et président de l’aile politique du M23, a vivement dénoncé l’attitude du gouvernement de Kinshasa, qu’il accuse de saboter les négociations.
« Au moment où, à Doha, nous ne nous lassons d’attendre l’arrivée de la délégation de Kinshasa, ce régime brille par une double posture : sur les médias, il porte un discours de paix ; sur le terrain, il pose des actes belliqueux et criminels qui compromettent tous les espoirs de paix », a écrit Bertrand Bisimwa.
Cette déclaration jette une ombre sur les pourparlers de Doha, qui avaient pourtant suscité un regain d’optimisme depuis la fin du week-end dernier.
En déplacement à Belém, au Brésil, le président Félix-Antoine Tshisekedi s’était montré confiant, affirmant qu’une conclusion heureuse des discussions de Doha et de Washington était « à portée de main ».
Mais sur le terrain, les faits contredisent ce ton optimiste. L’AFC-M23 affirme depuis plusieurs jours être la cible d’attaques répétées des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et des Wazalendo, qu’elle accuse de renforcer leurs lignes de front au lieu de respecter le cessez-le-feu tacite lié aux pourparlers.
De leur côté, les FARDC rejettent ces accusations et assurent que les rebelles continuent d’attaquer ses positions sur plusieurs localités au Nord et Sud-Kivu.
Ce climat de méfiance mutuelle alimente les doutes quant à la sincérité des deux parties engagées dans le processus de Doha, placé sous la médiation du Qatar et soutenu par plusieurs partenaires internationaux, dont les États-Unis et l’Union africaine.
Alors que la population congolaise espère ardemment la fin d’un conflit qui dure depuis plus de deux ans et qui a provoqué le déplacement de près de 2,5 millions de civils, la méfiance et les accusations croisées risquent de compromettre une fois de plus la fragile perspective de paix.
Muller Mundeke Kalonji
