Crise en RDC : les délégations de Kigali et Kinshasa en réunion ce vendredi 07 novembre

Les tensions diplomatiques entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda seront de nouveau au centre des discussions ce vendredi 7 novembre 2025, à Washington (États-Unis), où se tiennent les travaux du Comité conjoint de surveillance.

Ce mécanisme, mis en place pour assurer le suivi de l’accord bilatéral signé le 27 juin dernier sous les auspices de Washington, vise à désamorcer les différends persistants entre les deux pays voisins, à l’origine d’une instabilité chronique dans l’est de la RDC.

Un cadre pour apaiser des tensions persistantes

Le Comité conjoint de surveillance a pour mission principale de recevoir et examiner les plaintes des deux parties, d’enquêter sur les accusations mutuelles de violations et de proposer des mécanismes de règlement pacifique.

La rencontre de ce vendredi intervient dans un contexte sécuritaire toujours tendu, alors qu’une vaste portion du territoire congolais, notamment dans les territoires de Masisi, Rutshuru et Nyiragongo au Nord-Kivu et d’autres dans le Sud-Kivu, reste sous le contrôle du mouvement rebelle AFC/M23, soutenu par l’armée rwandaise (RDF).

Kigali et Kinshasa s’accusent mutuellement

Ces derniers jours, les échanges d’accusations se sont multipliés entre les deux capitales. Kigali reproche à la RDC d’avoir fait appel à des mercenaires étrangers, notamment des ex-combattants colombiens, pour renforcer ses positions dans le Nord-Kivu.

Le Rwanda dénonce également la présence de plus de 14 000 militaires burundais sur le sol congolais, un chiffre avancé par son ministre des Affaires étrangères, et qu’il considère comme une violation flagrante des engagements régionaux.

De son côté, Kinshasa dément ces accusations et affirme que le Rwanda maintient illégalement ses troupes sur le territoire congolais, tout en apportant un soutien logistique et militaire actif au mouvement rebelle M23, rebaptisé aujourd’hui AFC (Alliance du Fleuve Congo).

Selon le gouvernement congolais, cette ingérence constitue le principal obstacle à la paix et justifie la non-signature du cadre économique régional qui devait accompagner l’accord du 27 juin.

La question sensible des FDLR

Parmi les sujets phares à l’ordre du jour figure également le dossier des Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda (FDLR), un groupe armé d’origine rwandaise toujours actif dans l’est de la RDC. Kigali accuse Kinshasa de tolérer, voire de collaborer avec ces miliciens hutus, pourtant considérés comme une menace directe pour la sécurité du Rwanda.

Le gouvernement congolais rejette ces allégations et met en avant ses efforts récents pour encourager la reddition volontaire des FDLR. Il y a une semaine, une campagne de sensibilisation a été lancée à Walikale, sous la supervision d’une délégation du haut commandement des FARDC, visant à obtenir la reddition pacifique de ces combattants. Kigali, tout en prenant acte de cet appel, exige des actions concrètes, notamment la neutralisation totale des éléments restants.

Washington tente de relancer la dynamique diplomatique

Pour les États-Unis, parrains de l’accord du 27 juin, cette rencontre représente une étape cruciale pour maintenir un canal de dialogue ouvert entre les deux pays, à l’heure où la situation humanitaire se dégrade dans les zones affectées par le conflit. Washington espère que ce mécanisme contribuera à restaurer la confiance mutuelle et à préparer le terrain pour un cessez-le-feu durable dans la région des Grands Lacs.

Une réunion décisive pour la stabilité régionale

Cette nouvelle session du Comité conjoint intervient donc à un moment charnière, où les initiatives diplomatiques peinent encore à produire des résultats tangibles sur le terrain. Les observateurs estiment que le succès de cette rencontre dépendra de la volonté politique réelle de Kigali et de Kinshasa à mettre fin à la guerre par le dialogue, après plusieurs cycles d’accords restés lettre morte.

Si les discussions de Washington aboutissent à des engagements concrets, elles pourraient marquer un tournant dans la recherche de la paix à l’Est de la RDC, une région meurtrie par plus de deux décennies de violences armées.


Muller Mundeke Kalonji

Related Post

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *