Depuis le Brésil, où il séjourne dans le cadre d’une visite officielle, le président congolais Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo a annoncé la signature imminente d’un accord de paix entre la République Démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda, une initiative portée sous l’égide des États-Unis.
Devant les membres de la diaspora congolaise rassemblés à Brasilia, le chef de l’État congolais a déclaré que la Maison Blanche prépare déjà les invitations officielles pour une cérémonie de signature prévue à Washington dans les prochains jours.
« La Maison Blanche nous enverra bientôt des invitations pour la signature d’un accord de paix entre Kinshasa et Kigali », a affirmé Félix Tshisekedi, précisant que cette initiative s’inscrit dans la continuité des discussions engagées depuis plusieurs mois sous médiation américaine et qatarie.
Un sommet prévu le 13 novembre à Washington
Selon plusieurs sources diplomatiques concordantes, le président américain Donald J. Trump a proposé de réunir les présidents Félix Tshisekedi et Paul Kagame le 13 novembre 2025 à Washington.
Ce sommet devrait marquer la conclusion d’un processus diplomatique entamé depuis le début de l’année, visant à mettre fin à la crise sécuritaire dans l’Est de la RDC, où les affrontements entre les FARDC et les rebelles du M23/AFC soutenus par le Rwanda continuent d’endeuiller la population.
Le conseiller spécial de Donald Trump pour l’Afrique, Massad Boulos, a confirmé cette perspective en saluant les efforts de dialogue menés à Doha, au Qatar.
« En nous appuyant sur cet engagement commun pour la stabilité régionale, nous avons examiné les progrès réalisés dans le processus de Doha en vue d’un accord de paix entre l’AFC/M23 et la RDC. Nous saluons le rôle du Qatar qui continue de faciliter le dialogue et de soutenir fermement la mise en œuvre de l’accord de paix de Washington », a-t-il déclaré après une rencontre avec le ministre d’État qatari aux Affaires étrangères, Dr Abdulaziz bin Saleh Al-Khulaifi.
Un processus déjà bien engagé
D’après des sources diplomatiques proches du dossier, le projet d’accord a déjà été paraphé par les ministres des Affaires étrangères des deux pays.
Côté rwandais, le texte a même été ratifié par l’Assemblée nationale, ce qui témoigne de la volonté du gouvernement de Kigali d’aller vers une normalisation rapide des relations bilatérales.
Du côté de Kinshasa, la ratification parlementaire reste attendue, mais la présidence congolaise assure que « toutes les dispositions sont en cours » pour finaliser le processus avant la signature officielle.
Un tournant décisif pour la région des Grands Lacs
Cet accord, s’il est effectivement signé, marquera une étape historique dans la quête de la paix à l’Est de la RDC, une région ravagée depuis près de trois décennies par les conflits armés et les ingérences étrangères.
Les États-Unis, par la voix du président Trump, ont exprimé leur volonté de relancer une dynamique de stabilisation durable dans les Grands Lacs, en encourageant un dialogue direct entre Kinshasa et Kigali, tout en impliquant le Qatar comme médiateur neutre dans les négociations avec les rebelles du M23/AFC.
Pour plusieurs observateurs, cette annonce pourrait ouvrir une nouvelle ère diplomatique entre les deux voisins, longtemps opposés par des intérêts sécuritaires et économiques divergents.
Cependant, des voix au sein de la société civile congolaise appellent déjà à la vigilance, craignant que la paix ne soit obtenue au prix de concessions politiques jugées « inacceptables » pour la souveraineté nationale.
Vers un espoir de paix durable ?
Alors que le pays reste confronté à une grave crise humanitaire et sécuritaire dans le Nord-Kivu, Sud-Kivu et l’Ituri, l’annonce du président Tshisekedi suscite un mélange d’espoir et de prudence. Si l’accord venait à être signé, il pourrait redéfinir le rapport de force dans la région et ouvrir la voie à une coopération régionale renouvelée, centrée sur la paix, la sécurité et le développement.
En attendant la confirmation officielle de la date de signature à Washington, le peuple congolais retient son souffle, dans l’espoir que cette initiative marque le début de la fin d’un long cycle de guerre à l’Est du pays.
Muller Mundeke Kalonji
